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Lau's (still) Writing

25 octobre 2013

Where the wild roses grow

Sur la chanson de Nick Cave et Kylie Minogue dont je ne prétends en aucun cas avoir les droits.

WHERE THE WILD ROSES GROW

They call me the wild rose
But my name was Elisa Day
Why they call me that I do not know
For my name was Elisa Day

Elle ne sait plus comment elle est arrivée au long de ce ruisseau. Elle est allongée, là, dans l'eau. Sa robe blanche de soie qui flotte habituellement dans le vent coule maintenant dans l'eau. Un lapin s'approche doucement, bondissant innocemment autour de la jeune fille. Il approche d'une fleur dont il aime particulièrement la fragrance. Elle est d'un rouge écarlate. Une rose. Il s'approche encore davantage. La tige de la fleur est tenue par deux rangées de nacre entre deux boutons de rose. Aucun souffle ne s'échappe de l'orifice. Tout est calme, silencieux. L'eau coule paisiblement contournant des formes longues d'environ un mètre quatre-vingt. Des fils d'or viennent ralentir sa progression.

On pourrait croire que la jeune fille au milieu des roseaux dort. On pourrait…

Jour 1

From the first day I saw her I knew she was the one
As she stared in my eyes and smiled
For her lips were the color of the roses
That grew down the river, all bloody and wild

Mickael Night a tout du prince charmant.

Il est avant tout un homme gâté par la vie grâce à sa beauté. Quand il passe dans la rue, les femmes se retournent, murmurent, imaginent. Son mètre quatre-vingt cinq lui donne de la hauteur, sans pour autant qu'elle paraisse disproportionnée. Même lorsqu'il porte une veste, toutes les jeunes femmes peuvent deviner les muscles se cachant sous le morceau de tissu toujours bien taillé. Quant à son visage, aucune imperfection ne peut y être décelée. Un front volontaire, un nez droit, une bouche exquise et une mâchoire carrée.

Il est arrivé en ville il y a peu. Depuis, il cultive le mystère. On ne sait pas d'où il vient véritablement. Quelque part en Europe. Il a hérité de toute la fortune de ses défunts parents et a décidé d'émigrer aux Etats-Unis afin de la faire fructifier.

Il s'est toujours fait discret. Poli quand il sort, on ne voit pas de femme à son bras. Il a pourtant tout de l'homme bien élevé que chaque parent désirerait avoir pour gendre. Quand il entre dans un magasin, il s'effacera immédiatement si une femme désire passer également. On l'a déjà vu proposer son aide à une personne âgée qui peinait à ramener son petit sac de course chez elle. Et surtout, dès son arrivée dans la ville il a fait une forte donation à l'hôpital.

Parfois, on peut le voir se promener seul. On le voit partir vers la forêt où coule une jolie rivière, s'apparentant presque à un ruisseau. Il a découvert cet endroit avant d'aménager et c'est même ce qui l'a décidé pour y poser ses racines.

Il est vrai que ce petit havre de paix à l'abri de toute civilisation est paradisiaque. Il est le repère des animaux de la forêt, et si on ne fait pas trop de bruit ils viennent se joindre à vous quand vous y êtes. Des lapins, des biches, des écureuils et autres créatures donnent vie à la végétation luxueuse. La musique est composée du clapotis du ruisseau, du chant des oiseaux et du vent.

Mais ce qui est exceptionnel, presque irréel, ce sont ces roses rouges sauvages. Ecarlates, rebelles, mais d'une beauté à toute épreuve. Elles s'élèvent fièrement vers le ciel, bravant les intempéries, la civilisation, et même les animaux les respectent. Elles sont cette touche qui transforme ce lieu magique en pur Eden.

Mickael aime venir s'allonger à côté d'elles, entre le ruisseau et leurs racines. Il aime ce calme, cette perfection. Elles lui rappellent de vagues souvenirs, remontant d'un passé qui n'est ni lointain, ni proche. Juste quelque chose composant ses souvenirs.

Mais quand il n'est pas parmi la faune et la flore, Mickael travaille discrètement. On ne sait pas vraiment ce qu'il fait. Certaines gens pensent qu'il est atypique. Ce mystère fait s'envoler l'imagination de la gente féminine. Mais, à leur grand désespoir, il ne s'est jamais intéressé à l'une d'elles.

Jusqu'à ce qu'il la voit, elle. Elle est derrière une fenêtre, parlant avec une femme, probablement sa mère. Une robe blanche moule son corps, dévoilant ses formes généreuses mais tout en restant très élégant. Ses bras sont dénudés à cause de la chaleur environnante, et chaque mouvement qu'ils font ne sont que grâce. Ses cheveux blonds comme le Soleil sont attachés en un chignon sophistiqué et s'apparentent à des fils d'or. Sa peau de nacre témoigne de sa naissance au sein de la haute société.

Mais ce qui attire définitivement le regard de Mickael, ce sont les lèvres de la jeune femme. Elles sont tels deux boutons de rose. Le rouge écarlate appelle l'homme, l'hypnotise. Il reste ainsi, envouté pendant un temps indéfinissable. Seul un mouvement le sort de sa torpeur : ladite mère sortant de la maison, laissant la belle inconnue seule.

Toujours guidé par ce magnétisme aveuglant, il frappe alors à la porte. L'ange ouvre et le regarde avec étonnement. Ses lèvres s'entrouvrent légèrement alors qu'elle le dévisage. Les deux regards s'accordent et le silence s'installe alors que les deux jeunes gens s'apprivoisent. Puis Mickael prend la main de la beauté et y dépose un chaste baiser.

- Pardonnez-moi de faire interruption, mademoiselle. Mais je vous ai aperçu de la fenêtre et n'ai pu m'empêcher d'être hypnotisé par votre beauté.

La femme rougit, accentuant le désir qu'éprouve l'européen. Il entre dans la demeure et se présente davantage.

- Je suis Mickael Night. J'avais prévu de vaquer à mes affaires, mais notre rencontre m'empêche de m'y soumettre. Puis-je vous tenir compagnie afin de savoir qui est la divine beauté qui m'éblouit à chaque seconde ?

La jeune femme hoche la tête, et commence alors une longue discussion.

When he knocked on my door and entered the room
My trembling subsided in his sure embrace
He would be my first man, and with a careful hand
He wiped at the tears that ran down my face

Elisa Day est tout ce que l'on attend d'une jeune fille de bonne famille. Sa beauté est avant tout sans égal, et ce depuis son plus jeune âge, la promettant au meilleur des partis. Elle suit docilement les directives de son père, mais ne baisse jamais la tête en société.

Elle vient de revenir du couvent où elle y a passé plusieurs années. Les sœurs lui ont appris que ce n'est finalement pas en priant qu'elle arrivera à se démarquer dans ce monde. Mettre la même robe tous les jours, identique à celle des autres, ne lui donne aucune spécificité. Elle ne serait qu'une parmi d'autres.

Le couvent lui a aussi donné de l'éducation. Comme toute jeune fille voulant avoir une place dans ce monde, elle sait lire, écrire, et connait les secrets de la couture et de la musique. Quand elle s'élève dans l'air, sa voix s'apparente à un chant de rossignol.

On ne pourra non plus jamais se plaindre de ses manières. Si certaines pensent qu'elle est vaniteuse et orgueilleuse, d'aucune ne pourra affirmer que quelqu'un l'a surpassé lors du peu de soirées mondaines auxquelles elle a assisté.

Mais ce que personne ne sait, c'est que si son père l'a faite sortir du couvent, ce n'est que pour attirer l'œil d'un jeune homme venant d'arriver en ville et cherchant certainement une compagne. Malheureusement les tentatives de rencontre ont été jusqu'à maintenant vaines. Mickael Night n'est jamais apparu lors de ces réceptions.

Aussi, quand Elisa ouvre la porte et tombe dans le regard bleu du jeune homme, son cœur fait un bond dans sa poitrine. Elle ne l'a jamais vu, mais le connait de réputation. Sa mère l'a décrit comme un homme dont la beauté n'égale nul autre. Il n'est donc pas difficile de deviner son identité sur le pas de la porte.

Pour la première fois, Elisa Day ne sait que dire. Elle ne peut qu'admirer la beauté se trouvant devant elle. Malgré les quelques sorties qu'elle a faites, elle n'a pas eu l'occasion de voir beaucoup d'hommes. Et encore moins de les côtoyer. Aussi, quand il la salue en déposant un chaste baiser sur sa main, elle en a le souffle coupé. Elle se dit que le jour qu'elle attendait tant est enfin arrivé. Elle a trouvé son prince charmant, celui qui est conté dans les livres.

Elle le laisse entrer alors qu'une flamme vient envahir son bas-ventre, pour une raison qui lui est inconnue. Quand il se présente avec autant de charme et de délicatesse elle se dit qu'elle ferait mieux de lui demander de partir. Une jeune fille de bonne famille ne reste pas seule avec un homme dans une grande maison. Mais elle ne peut qu'acquiescer à sa proposition.

Ils parlent ainsi pendant plusieurs heures de littérature, de cinéma, de musique. Il se révèle être très cultivé, aimable, charmant. Jamais elle n'avait ressenti pareille émotion. Est-ce de l'amour ? Elle l'ignore. Elle est bien trop novice en ce qui concerne le grand sentiment pour le savoir. Mais elle sent son cœur battre à tout rompre. Elle se voit attirée par ses lèvres alors qu'il parle. Chaque mouvement est à la fois bénédiction et torture. Elle ressent cette chaleur l'emprisonnant, de la tête aux pieds. Et elle ne peut que constater la réaction de son bas-ventre qui jusqu'alors n'avait jamais agit de la sorte.

Sachant que ses parents ne vont plus tarder, elle remercie Mickael de sa visite et l'invite à revenir quand il le désire. L'homme s'avance alors et pose ses lèvres sur les boutons de rose de la jeune fille. Le baiser se veut chaste et doux. Elle ne peut alors empêcher ses larmes de couler. Son tout premier baiser a été pris par l'homme parfait qui l'a choisi, elle.

Quand il retire ses lèvres si douces et si tendres, elle le voit observer ses larmes silencieuses. Une main s'approche et les essuie avec la plus grande délicatesse existante. Il la salue à nouveau et s'en va, promettant de revenir dès le lendemain.

Jour 2

On the second day I brought her a flower
She was more beautiful than any woman I'd seen
I said, "Do you know where the wild roses grow
So sweet and scarlet and free?"

Il a attendu toute la nuit, patiemment. Il s'est rendu à la rivière, là où les roses poussent et s'épanouissent et les a observées. Elles sont si belles, si parfaites. Mais encore quelques jours, quelques semaines peut-être, et elles faneront. C'est ainsi que va la vie. Toutes les beautés se flétrissent un jour. Elles ne perdurent pas.

Le soleil se levant, il sort son couteau qu'il a toujours sur lui et coupe une de ces merveilles. Il la porte à son nez et hume les effluves qui en sortent. Elles le ramènent à de lointains souvenirs, d'une autre vie. Il pensait avoir déjà rencontré la beauté à cette époque, mais cela n'était rien comparé à la fleur qui l'attendait à Rochester.

Quand le Soleil indique neuf heures, il décide de rentrer chez lui afin de se préparer à son rendez-vous. Il emporte avec la plus grande délicatesse la rose. Une fois arrivé en sa demeure, il met la fleur dans un vase car déjà il sent sa vie s'échapper. C'est cela qui est triste. Aussitôt la tige coupée, la fleur n'a plus qu'une durée de vie très limitée. Bien plus encore que quand elle était dans le champ. Mais cela en vaut la peine. Car ainsi isolée, prise seule et installée dans cet univers où elle devient la reine, elle est plus belle que jamais.

Mickael met son plus beau costume et ajuste sa coiffure. Il doit paraitre gentleman et digne de la rose qui l'attend.

Il part ensuite en direction du jardin de son cœur. Une fois devant la porte, il prend une grande inspiration et frappe. Délicatement. L'orifice s'ouvre alors et il redécouvre la plus grande beauté que le monde ait portée. Ses pétales sont composés d'une robe en mousseline vert-pastel. La robe retombe avec une grâce sans égal le long des hanches puis des jambes. Quant à la poitrine, elle est galbée et redessinée, donnant une impression de légèreté et de tendresse infinie. La jeune femme a encore retenu ses cheveux en un chignon sophistiqué, ce qui laisse à sa nuque toute l'occasion de s'exprimer.

Ils se saluent. Mickael embrasse chastement la main de la rose, faisant attention de ne pas la blesser. Il lui offre alors la fleur qu'il lui a amenée. Les joues de la jeune femme se teintent alors pour rejoindre ce rouge tant apprécié par Mickael. Elle s'efface pour le laisser entrer, va mettre la fleur dans de l'eau afin de la laisser s'épanouir le plus longtemps possible. Mais ce temps ne sera que trop court. Ils commencent alors une longue discussion.

Plus d'une fois, les joues de la fleur se colorent. Mickael aime ces moments. Au bout d'un moment, il lui pose une question.

- Sais-tu où poussent les roses sauvages, celles qui sont si délicates, éclatantes et libres ?

Elle lui répond par la négative, mais s'avoue intriguée car elle pensait que de telles beautés ne pouvaient exister. Mickael se contente alors de lui sourire. Il est heureux de cette réponse.

On the second day he came with a single red rose
He said: "Will you give me your loss and your sorrow?"
I nodded my head, as I lay on the bed
"If I show you the roses will you follow?"

Elisa Day avait cru rêver la veille. Mais pourtant, c'était bien la réalité. Mickael Night était bel et bien venu chez elle et lui avait fait la plus belle cour qu'elle aurait pu espérer. Elle se retrouve dans un conte de fée et tient le rôle de la princesse. Toutefois, de sa jeune vie elle n'a jamais douté que tôt ou tard elle se retrouverait dans cette situation. Elle est juste heureuse que son prince soit si beau et cultivé.

Elle a même raconté tout son après-midi à sa mère. Il lui fallait savoir ce qui était convenable de faire ou non. Sa mère d'abord surprise s'est montrée enthousiasmée par la nouvelle. Tous ses projets s'annonçaient en bonne voie pour se concrétiser. C'est pour cela qu'elle choisit de se rendre chez une amie en ce treize février. L'homme est connu pour être discret, mais volontaire. S'il a jeté son dévolu sur sa fille, il la demandera peut-être en mariage le jour de la Saint Valentin. Et elle fera tout pour encourager l'amour.

Ainsi, en ce treize février, la jeune Elisa Day se retrouve seule chez elle, attendant celui qu'elle considère comme son prince charmant. Enfin un léger coup à la porte se fait entendre, et elle s'empresse d'aller ouvrir, mais en gardant la classe due à sa caste.

Il est là, avec une unique rose rouge. Elisa n'a jamais vu pareille fleur, pareille beauté. Elle en vient presque à être jalouse. Mais elle représente tellement. Une seule rose, signifiant peut-être que pour le jeune prétendant elle est également considérée comme unique. Et le rouge, la couleur de la passion, de l'Amour. Son cœur ne cesse alors de s'affoler. Elle ne peut s'en empêcher. Cela est d'autant plus amplifié quand il lui reparle de la rose, de l'endroit où de similaires poussent. Elle aimerait découvrir cet endroit qui doit être magique. Il représente certainement l'apogée du romantisme.

Elisa, pour montrer davantage à qui il a à faire, décide de lui montrer la maison. Il ne connait jusqu'alors que le salon. Ils commencent alors par le jardin, resplendissant à cette époque de l'année. La jeune femme décide alors en elle-même que dès le lendemain elle y fera pousser des roses rouges. Elles sont devenues ses fleurs préférées. Jusqu'à maintenant elle préférait les roses blanches, beaucoup plus pures.

Puis, ils passent dans le couloir. Elle fait visiter le petit salon, celui où son père reçoit quand il fait des affaires. Elle ne s'arrête pas devant les chambres des bonnes, mais mentionne néanmoins leur nombre. Et ils arrivent enfin à la chambre de la jeune fille. Quelque chose en elle lui rappelle qu'elle ne doit pas laisser un homme approcher, mais après tout, ce n'est pas n'importe quel homme. C'est son prince charmant.

Ils entrent alors et la jeune femme s'intimide alors qu'il observe la décoration et tout ce qui s'y trouve. Il se tourne enfin vers elle, avec un regard noir comme l'ébène. Mais elle ne voit aucune colère dans les prunelles. Non, c'est autre chose. Cela lui fait peur, mais en même temps elle ressent comme une excitation. Son bas-ventre, comme la veille, lui joue des tours. Elle ne peut reculer alors qu'elle sait pertinemment qu'elle devrait s'enfuir.

Il s'approche d'elle et pose une main délicate sur sa joue. Elle en ferme les yeux. Puis, elle sent un souffle au creux de son oreille. Un murmure se fait ensuite entendre.

- Me laisseriez-vous pénétrer votre forteresse de solitude ?

Cela prend quelques secondes à Elisa avant de comprendre sa requête. Elle sait pertinemment qu'elle ne peut accepter. C'est contraire à toute règle morale. Sa vertu ne peut être prise qu'en nuit de noce. Pourtant, elle a la certitude que c'est avec cet homme qu'elle finira sa vie. Alors, elle hoche la tête, certaine du bienfondé de sa décision. Il va lui faire découvrir l'amour et c'est tout ce qui compte. Elle s'étend alors sur le lit, attendant son amant.

Il approche, et sans cesser de la fixer, retire sa veste. Elle va être sienne, il va la déflorer. Cette rose unique et magnifique est sur le point de lui appartenir. Il s'allonge à côté d'elle. Elle sent sa respiration se saccader et son cœur s'emballer encore davantage. Puis, une main de Mickael se pose sur la peau d'Elisa. Elle descend de la clavicule pour arriver à la poitrine. Une caresse douce qui fait gémir la jeune femme. Elle n'a plus de doute. Elle le veut, et elle va l'avoir.

Elle décide alors d'être plus entreprenante. Elle approche sa propre main de son amant et l'attire vers elle.

Tout va alors beaucoup plus vite. La douceur n'a plus sa place dans la chambre. Il se place au-dessus d'elle et fait courir ses mains un peu partout, remontant la robe de mousseline par la même occasion. Elles caressent les jambes, s'enivrent de la peau si douce de la rose blanche devenant écarlate.

Des grondements sortent de la gorge de l'un, des gémissements de la bouche de l'autre. Les deux corps se réchauffent. Mais la jeune fille se demande si malgré tout, elle a raison de se tenir ainsi dans la chambre. Elle voudrait faire part de ses doutes à son amant, mais il semble déconnecté. Alors elle se laisse faire. Après tout, elle lui a donné son autorisation et elle n'a aucun doute sur son futur. Sa vie se fera avec lui ou ne se fera pas.

Il commence alors à lui retirer sa robe. Il la fait glisser le long de ses blanches épaules tout en les caressant. Son regard demeure d'ébène et la jeune femme se couvre de ses bras par pudeur. Mais il ne la laisse pas faire, lui murmurant qu'une telle beauté ne doit pas se cacher. Elle en rougit, et reprend confiance. Il se déshabille à son tour en toute hâte, se retrouvant en quelques secondes complètement nu.

Elle ne peut s'empêcher de le dévisager. C'est la première fois qu'elle voit un homme nu, et elle ne s'imaginait pas qu'il était ainsi. Une des servantes lui avait parlé de l'anatomie d'un homme, mais elle ne pensait pas que c'était aussi moche et aussi petit. Néanmoins, elle ne fait aucun commentaire. Il lui reste encore ses propres sous-vêtements que son amant s'empresse de lui enlever. Ils sont presque arrachés.

Une appréhension grandit en elle, mais elle ne peut la soumettre. Les caresses reprennent, mais elles sont beaucoup plus brusques. Il agit sur elle comme s'il désire la marquer. Elle ne doute d'ailleurs pas avoir des bleus dans les prochains jours.

Les corps continuent de se réchauffer. Elisa n'a d'autre choix de tenir la cadence. Elle désire satisfaire son amant, même si elle ignore comment faire. Alors elle essaie de l'imiter, mettant également de la hargne dans ses gestes. Une bataille commence entre les deux. Les cheveux de la jeune femme sont détachés et retombent comme des fils d'or, esclaves du vent. Ce dernier se manifeste comme étant le souffle de l'amant et les mouvements du couple.

Elisa ressent toutefois toujours cette appréhension et ne peut s'empêcher d'avoir un nœud dans l'estomac. Ainsi, quand Mickael l'immobilise et se place au-dessus d'elle, elle retient sa respiration. Elle sent ensuite quelque chose entrer en elle puis une violente douleur. Elle ne peut s'empêcher d'hurler. Puis, sans qu'elle sache pourquoi, un liquide s'écoule de son entrejambe. Elle a juste le temps de voir qu'il est rouge avant d'être à nouveau prise par son amant.

Il commence alors une danse étrange, mêlant plaisir et douleur. Il se retire d'elle, se renfonce sous ses cris. Elle ne peut empêcher ses larmes de couler. Elle ne comprend pas sa douleur. Lui qui semble dans un autre monde, qui semble prendre du plaisir, pourquoi elle a-t-elle mal ? Elle ressent du plaisir au fin fond de son être, mais ce qui prédomine c'est bien la douleur.

Il se fait toujours plus brusque, et accélère la cadence. Le souffle de Elisa se coupe presque devant la pression. Elle plante ses ongles dans le dos de son amant jusqu'à ce qu'il crie à son tour. Là, il s'arrête. Son corps en sueur retombe sur celui de sa maîtresse. Il se retire d'elle, reprenant une respiration normale peu à peu.

Elisa de son côté arrête également d'haleter. Elle n'est pas certaine du bilan de cette première expérience. On lui avait dit qu'elle pourrait avoir mal la première fois, mais elle ne pensait pas que c'était à ce point. Par ailleurs, elle ne peut s'empêcher de voir le liquide rouge qui a coulé. Du sang. Du sang a coulé d'elle, comme lors de ses mensuelles. Peut-être est-ce normal, elle l'ignore.

Revient alors l'homme doux qu'elle connaissait avant l'acte d'amour. Il lui caresse la joue et l'embrasse délicatement. Elle se laisse faire, se concentre sur ce souvenir afin d'effacer celui qui était composé de la douleur. La tendresse est revenue. Elle ne sait pas si ce comportement est propre à tous les hommes ou juste à celui-là. Elle ne connait que trop peu le sujet. Mais elle aime cette douceur, cela lui fait moins mal. Il passe encore quelques minutes à la caresser, à l'embrasser, à l'effleurer. Puis, il reparle pour la première fois depuis sa requête.

- Si je vous montre les roses, me suivriez-vous ?

Pour une raison qui lui est inconnue, Elisa a le sentiment que cette question est importante aux yeux de son amant. Elle accepte alors.

Une heure plus tard, il est parti. Elisa demande alors à ses servantes de changer les draps pendant qu'elle se plonge dans un bain salvateur. Elle aime l'eau. Elle a toujours aimé l'eau. Ses pensées partent en direction de son amant, et elle se demande ce que lui réserve le lendemain.

Jour 3
On the third day he took me to the river 
He showed me the roses and we kissed
And the last thing I heard was a muttered word
As he knelt above me with a rock in his fist

Enfin le soleil se lève. Elisa Day se sent changée. Elle a aussi un pressentiment. Celui qui lui susurre que sa vie va prendre un tournant décisif en ce quatorze février. Sa mère et son père sont peut-être tout aussi excités qu'elle. Ils sont persuadés que le prétendant fera sa demande en ce jour. Elisa ne leur a pas raconté la tournure des évènements de la veille. Elle savait qu'aucun d'entre eux n'aurait approuvé. Mais elle n'en est pas honteuse. Après tout, n'est-elle pas Elisa Day ? Celle qui ne se préoccupe pas de ce que pense la populace ?

Elle se prépare en conséquent. Elle choisit de mettre une robe blanche, la plus belle de sa garde-robe. Il parait que cette couleur lui sied particulièrement bien. Sa mère est particulièrement fière d'elle, et en pleure presque. Quant à son père, elle a conscience qu'elle fait plus office de marchandise, mais cela lui est égal. Elle va avoir l'homme le plus prisé de Rochester, c'est tout ce qui compte. Elle s'est déjà offerte à lui pour cela. Elle sera bientôt madame Elisa Mickael Night.

Enfin il frappe à la porte. Il se trouve dans l'embrasure et lui sourit alors qu'elle ouvre. Il salue toutes les personnes de la pièce et demande l'autorisation aux parents de la jeune fille de l'emmener faire un tour. Ces derniers se regardent alors d'un air entendu, et accèdent à la demande. C'est ainsi que part le jeune couple alors qu'un corbeau plane au-dessus de leurs têtes.

Ils se dirigent dans la forêt, sans parler, dans le calme, et arrivent au ruisseau et au champ de roses. Elisa se croit au paradis. L'endroit est magnifique, presque irréel. Elle se tourne vers son amant qui s'approche lentement d'elle, l'allonge au milieu de roses, et l'embrasse.

Le baiser parait toutefois étrange. Elle le sent bouger, comme s'il attrapait quelque chose. Se séparant d'elle, il lui murmure une phrase qui glace d'effroi la jeune femme. Elle ne comprend plus, mais voit une pierre serrée dans le poing de son amant s'élever au dessus de sa tête. Tout n'est alors plus qu'ombre.

On the last day I took her where the wild roses grow
And she lay on the bank, the wind light as a thief
As I kissed her goodbye, I said, "All beauty must die"
And lent down and planted a rose between her teeth

Mickael sait exactement ce qu'il a à faire. Tout est clair dans son esprit depuis le début. Il doit l'emmener là où les roses poussent et s'épanouissent afin de parvenir à ses fins. Il a compris cela dès le premier regard posé sur sa rose.

La veille, il l'a libérée. Il a coupé la tige, la faisant s'épanouir comme jamais en la rendant unique. Il se prépare dorénavant à se rendre chez elle. Il frappe à la porte délicatement et se retrouve face à une déesse. Elle a déjà été magnifique jusqu'alors, mais là elle est divine. Parfaite pour ce qui va suivre. Il s'enfonce dans sa certitude, dans sa conviction.

Après avoir demandé l'autorisation aux parents de sa belle pour l'emmener voir l'endroit où les roses poussent, il la conduit en silence au lieu où tout se jouera. Il ne désire pas parler. Ce silence est comme une procession. Il est nécessaire. Il fait partie de la beauté.

Enfin ils arrivent au jardin d'Eden. Là où le destin de sa rose serait scellé. Il ne peut s'empêcher de l'admirer une fois encore. Il ne peut que constater qu'elle appartient à ce lieu. Ils sont indissociables. Et ils le resteront.

Il l'allonge au milieu des roses, le long de la rivière. Tout n'est alors que perfection à ses yeux. Il l'embrasse. Une dernière fois. Un baiser d'adieu, car c'est ainsi que cela doit être. Il lui rend un ultime service, un ultime cadeau. La beauté est cruellement éphémère. Les jeunes femmes, tout comme les roses, se flétrissent un jour. Elles vieillissent et se fanent. Cela est accéléré lors de la cueillette, de la défloraison.

Mais il y a un moyen d'éviter cela. Arrêter tout cela avant que ces jours néfastes n'arrivent. Ainsi, la beauté peut perdurer éternellement. Elle reste figée à jamais.

Il rompt alors ce dernier baiser d'adieu et lui murmure des derniers mots afin de la rassurer, de lui faire comprendre ce qu'il s'apprête à faire.

- Toute beauté doit mourir.

Il élève alors la pierre qu'il a attrapée pendant le baiser et l'abat sur la tempe de la déesse. Elle semble alors endormie. Un filet d'un liquide rouge écarlate, telles les roses, s'échappe de l'endroit ayant reçu le coup. Puis, plus rien. La jeune femme s'est définitivement endormie.

Il la prend délicatement dans ses bras, heureux de lui offert cet ultime cadeau. Il la plonge dans le petit ruisseau s'écoulant afin de laver ce rouge et contemple une fois de plus la beauté.

Mickael Night cueille finalement une dernière rose, la place entre les dents de l'incarnation de la beauté à ses yeux, lui caresse la joue, et s'éloigne, sans regard en arrière.

They call me the wild rose
But my name was Elisa Day
Why they call me that I do not know
For my name was Elisa Day

Elisa Day dort du sommeil éternel au milieu de ce ruisseau, des roses et des animaux de la forêt. Elle est l'étoile transformant une roseraie sauvage en jardin d'Eden. Mais on a oublié son prénom depuis longtemps. Aujourd'hui elle n'est plus que la « rose sauvage ».

 

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4 octobre 2013

Sciences VS Littérature ou Sciences Feat. Littérature ?

Sciences VS Littérature ou Sciences Feat. Littérature ?

Hier après-midi, j’ai fait preuve d’une grande motivation. J’ai pris mes clefs de voiture, j’ai bravé le ciel qui s’assombrissait et j’ai décidé de me rendre à une Fnac, certes pas très grande mais existant quand même, afin d’aller acheter des livres. Jusque là, on s’en fout. J’ai voulu me procurer des manuels. Ok, pourquoi pas.

Et bah non ! J’ai oublié de préciser que j’ai voulu acheter des manuels de… LITTERATURE !

Et là, comme diraient les informaticiens, « FATAL ERROR », ou encore « PAGE 404 ».

Alors un rayon plein de manuels scolaire. Bon, pas de soucis, normal. Je vais du côté des manuels de concours après avoir un peu tourné dans le magasin puisque que je prépare le CAPES. En fait, ce rayon était mon dernier espoir. Concours gendarmerie : non. Concours école de police : toujours pas. Concours école d’infirmière, tout un étage, vous êtes bien gentils mais pour être prof de Français ça ne va pas m’aider. Prépas scientifiques, j’entre dans le désespoir parce que c’est le dernier étage, que je suis déjà assise sur la moquette et que je me sens particulièrement bête.

Quand bien même, en face, plein de rayons avec des livres « littéraires », c’est peut-être là-bas. Je lève les yeux pour voir la classification. « Roman francophone ». Oui, mais là non, je cherche des manuels d’Ancien Français essentiellement, ou de dissertation. Alors, rien à voir avec le roman. En passant, ayez une pensée pour moi pour ces deux matières s’il vous plait, vous pouvez compatir (ou me traiter de folle). Je bouge mon regard vers la deuxième pancarte. Roman international. Je ne m’arrête pas. Roman Fantasy. Ah… Si seulement ! Mais non. Roman policier. Dernière grande pancarte.

Que cela ne tienne, je me suis déplacée jusque là, je ne vais quand même pas me faire avoir ! Par contre, je commence à prendre un peu peur, il me faut aussi une pièce de théâtre. Toujours pas vu le rayon. Je passe alors entre les toutes petites allées et lis encore les pancartes. Romans Anglophones. Romans VO. Romans érotiques. Autobiographies. Bon… je repars dans l’autre sens, me disant que j’ai forcément raté quelque chose. C’est obligatoire. J’ai bien aperçu une dizaine de livres regroupant théâtre et poésie dans le rayon collège-lycée, mais je refuse de croire que c’est tout ce qu’il y a pour ces deux genres. « Que diable ! » avais-je en tête. Donc, c’est reparti. Je baisse enfin les yeux. Et là, au milieu d’une allée, je vois une étiquette en tout petit. Une flèche montre deux tous petits étages. Avec une quinzaine d’œuvres par étage. Théâtre. Je continue dans la même allée. Même étiquette. Poésie. Et là, je pleurs. Je regarde en face, de l’autre côté de la grande allée. Et là je vois plein de rayons scientifiques, remplis.

Pourquoi ?

Inutile de le dire, je suis repartie sans mes manuels. J’ai quand même réussi à trouver Bérénice de Racine. Si ça n’avait pas été le cas, je crois que j’aurais déroulé une banderole de protestation, faut pas pousser.

C’est comme quand j’étais en seconde. Etant bonne élève travailleuse et tout et tout, j’ai eu le choix entre les trois filières générales du bac : Economique et Social (ES), Littéraire (L) et Scientifique (S). Parents, profs, tous me disaient de faire S, ou au moins ES. Bah oui, il y a des sciences, et puis surtout « il y a plus de débouchées ». Ne fais pas L, tu ne peux presque rien faire avec. 12 de moyenne en maths, 17 en physique, 13 en SVT, 14 en SES (sciences économiques et sociales), 14 en Français, 13 en Anglais et 15 en Espagnol. Ce sont toutes mes moyennes du dernier trimestre de seconde. Je ne les mets pas pour me la péter (enfin parfois un peu quand même, j’ai fait fort pour la physique), mais plus pour montrer que je pouvais vraiment TOUT faire. La prof de Français me faisait les yeux doux pour aller en L, mais sans trop d’espoir. Et bah j’ai bravé toutes les supplications, j’ai joué ma chieuse-têtue, et j’ai suivi mon amour des livres jusqu’en section littéraire. Nan mais owe !

En tant que future prof de Français (je commence à enseigner dès l’année prochaine, pôvres élèves !), j’ai envie de pousser un coup de gueule. OUI sans les sciences nous ne sommes rien ! Je sais. Ne serait-ce que pour écrire cet article et pour que vous le lisiez, sans l’informatique bah on ne pourrait pas. Ou je ne pourrais pas porter mes lentilles, c’est tout juste si j’arriverais à voir. Je ne pourrais pas non plus aller acheter mon café car le principe de la monnaie ne pourrait pas exister, si on ne sait pas compter. Tout se ferait à pieds, pas de voiture. Mon chat mangerait tout et n’importe quoi, et non pas de bonnes croquettes adaptées pour lui. Oui, les sciences sont importantes.

Néanmoins, laissez-moi défendre quand même la Littérature. Comment les scientifiques pourraient former tous leurs raisonnements si à l’origine ils n’ont pas de langage ou de capacité de penser ? Durant la Seconde Guerre Mondiale, qui donnait envie aux gens de se lever, comment faisait-on pour parler de la Résistance ? Comment les grands penseurs ont-ils fait passer leurs idées siècle après siècle ?

Arrêtez de dire que la Littérature est secondaire. Pendant le scolaire, c’est elle qui va permettre aux jeunes de former leurs pensées et leurs opinions, qui va leur apprendre à réfléchir. Ces études de texte servent aussi à comprendre les sens cachés. Au quotidien on a ce qui est dit, et ce qui doit être compris. La Littérature va aussi permettre de saisir les politiques, de voir quand ils nous aveuglent ou nous manipulent à travers certains procédés rhétoriques. On va apprendre à voir quand ils essaient de nous persuader par les sentiments, et quand ils vont vraiment se fonder sur de réels arguments pour nous convaincre. La Littérature va aussi nous apprendre à parler correctement, et plus encore à discourir pour vraiment exprimer ce que l’on pense. Le théâtre va être une représentation de la vie. La poésie va jouer avec les sens cachés. Les contes vont illustrer un état de fait de manière détournée pour mieux le comprendre.

La Littérature apporte la liberté : celle de pensée, celle de parole. Alors, s’il vous plait. Ce n’est pas parce qu’elle n’a pas d’aspect pratique et commercial qu’elle doit être oubliée. Je suis peut-être parfois dans mon monde, je ne sais absolument pas ce qu’est la physique cantique, je ne comprends pas le langage binaire et je suis ridicule quand il faut parler de mécanique, mais je sais penser. J’arrive à voir quand quelque chose cloche.

Et là, quelque chose ne va pas. Ne privilégiez pas le savoir à la pensée. Les deux sont interdépendants, aucun n’est plus important. Ils sont aussi indispensables l’un que l’autre, alors révoltez-vous devant ces deux poids-deux mesures !

4 octobre 2013

L'amour n'a pas de race !

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3 octobre 2013

Les téléréalités, le bilan !

Les téléréalités, le bilan !

TF1, M6, D8, W9, NT1, NRJ12, et probablement encore d'autres chaines que j'oublie. Toutes ces chaines ont un point commun : elles diffusent des téléréas. Pourquoi cette recrudescence ?

Alors, avant qu'on avance plus loin, je suis de cette fameuse génération qui a grandi avec. J'étais au collège quand le fameux Loft Story est apparu, double du Big Brother britannique, avec Loana dans la piscine... Et puis il y a eu Popstar, la Star Academy, Secret Story, Koh Lanta, etc. ON NE S’EN SORT PLUS !

Déjà, kesaco une « téléréalité » ? « Téléréalité », est, comme son nom l’indique, la contraction de deux mots : télévision et réalité. Vous n’auriez jamais deviné, hein ? Bref, l’idée c’est de montrer la réalité à la télévision.

Nouvelle pratique qui date du début du XXI° siècle ? Désolée, mais non ! La question du  réalisme et de la réalité ne date pas d’hier. Si je vous dis Flaubert, ou encore Balzac, ces noms raisonnent en vous ? Eux aussi ils ont voulu retranscrire la réalité. La différence c’est qu’eux n’avaient pas la télévision, ils ont donc utilisé leur cerveau et leur talent pour écrire cette réalité. Ça nous a donné la Comédie Humaine, ou encore Madame Bovary par  exemple. Donc, ceux qui ont créé la mode de la téléréalité n’ont pas inventé l’eau chaude. Et encore, là je ne vous ai donné que des exemples littéraires. On peut en trouver d'autres dans bien de différents domaines. La fascination pour cette retranscription ne date pas d’hier non plus. Pour continuer avec le parallélisme avec la littérature, et pour faire croire que j’ai de la culture, la première téléréalité Big Brother, dont j’ai déjà parlée, trouve sa source directement de l’œuvre de George Orwell 1984. « Big Brother is watching you. » Oui, Big Brother regardait, mais ce n’était pas pour rire ou pour du voyeurisme. L’intrigue de 1984 se place dans une société totalitaire. Tout de suite, ça casse un peu.

Maintenant que les bases sont posées, regardons un peu plus ce que veut dire le terme de « téléréalité ». Le principe, généralement, c’est de couper des gens de leur quotidien pour les insérer dans un concept, et les filmer presque sans interruption. Selon les pays et les époques, cela peut varier du 24 heures sur 24 à une règlementation où les candidats ont le droit à un minimum d’intimité. Généralement, ceux qui sont filmés non-stop ont aussi une caméra dans la douche et rien n’est caché. En France, le CSA est (heureusement) passé par là. Dans certains rares cas, on suit une famille ou une personne dans un réel quotidien. C’est comme ça que la famille Kardashian est devenue « célèbre » outre Atlantique. En France, je crois que nous vivons nos derniers moments tranquilles car attention, Nabilla arrive (attention, je n'ai rien contre elle, c'est juste un fait, elle va créer la première téléréa du genre en France). Ah, non, pardonnez-moi. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il y a ces petites émissions quotidiennes qui suivent le temps de 20 minutes d’émission une personne qui a un problème particulier. On va le mettre de côté parce que c’est une gloire d’un épisode.

Donc, d’une manière générale en France, une téléréalité va prendre de fortes personnalités, les couper de leurs mondes respectifs, et les mettre ensembles. Dans ces personnalités nous avons au minimum :

  • Barbie
  • Ken
  • La chaudasse
  • Le Don Juan
  • Les grandes gueules
  • Le (la) tatoué
  • Souvent depuis quelques temps : les jumeaux

A éviter (sauf quand l’émission a un concept particulier qui doit les inclure) :

  • Le matheux
  • Le boutonneux
  • L’introverti
  • Le cultivé

Mettez ce genre de personnalités dans un bocal, et soyez certains que ça se battra, ça gueulera, ça couchera, ça trompera, ça pleurera… C’est très simple, chaque petit détail se transforme en guerre quasi nucléaire. Ou sinon, certaines fois, les candidats ne sont pas enfermés dans un château, un loft, une villa tellement exceptionnelle qu’on ne peut la voir que comme ça quand on ne s’appelle pas Bill Gates. Non, ils sont au contraire mis en pleine nature, sans aucun confort, et ils doivent survivre. Bon, le principe reste le même, on suit des personnes.

On a reproché à Flaubert de finalement dénaturer la réalité à trop vouloir la dépeindre. Bah le pauvre, il doit se retourner dans sa tombe s’il voit ce qu’on fait à notre époque. Je reprends. Le principe de la téléréalité c’est de montrer la Réalité. Bon, sur le principe, pourquoi pas. Mais soyons honnêtes, la réalité est barbante quand même ! Oh oui, c’est super intéressant de me voir prendre le métro à 7h du matin et de s’apercevoir que tout le monde finit tellement sa nuit qu’il n’y a aucun bruit dans le train. Oh, c’est drôle de voir qu’il y a encore des problèmes sur la ligne. Ou alors, oh, des bouchons. Wahou ! Et ensuite, oh je vais au travail. C’est intéressant de me voir taper à l’ordinateur ou de répondre au téléphone ou de me faire engueuler par mon patron. Bref, la réalité n’a quand même aucun intérêt ! Alors, on sort de ce quotidien et on en crée un nouveau. On crée une réalité.

Pourquoi est-ce que c’est là que le problème se pose selon moi ? Bah toutes ces personnes qui croient que la vie c’est comme ça, plus particulièrement les ados, et bah ils se prennent un mur. Non, tu n’iras jamais à la villa de Miami. Non, on ne passe pas des castings aussi facilement. On ne va pas dans les locaux de grands studios de télévision, on ne nous déroule pas le tapis rouge si à l’origine il n’y a pas déjà des caméras allumées tout autour de nous. Non, on ne va pas enregistrer un single avec les plus grands sans avoir déjà pris des cours de chant et sans s’être battu pour ça. Non, on ne devient pas mannequin en claquant des doigts, juste parce que c’est une nouvelle lubie. NON LA TELEREALITE N’EST PAS LA REALITE !

Cette appellation est vraiment traitresse. On nous dit que c’est la réalité. « On les suit dans leur quotidien ». Oui, pour cette phrase c’est vrai. Mais ne dites pas que c’est la réalité de la vie ! Tout est fabriqué. S’il n’y a pas de réel scénario avec les répliques déjà notées, les différentes productions font ce qu’elles veulent de leurs émissions. Ils choisissent les candidats, ils leur font faire des activités ensembles pour arriver à leurs propres objectifs, avec pour unique objectif : l’audience.

C’est aisé de prouver que tout est effectivement fabriqué. Regardez la pauvre Loana. Lâchée après le loft dans la nature, elle ne fait parler d’elle que par ses déboires. Encore il y a quelques jours, un appel était lancé parce qu’elle inquiétait sa famille après avoir disparu de la circulation une fois de plus. Les candidats voient leur notoriété décoller au bout de quelques secondes. « Oh il est trop beau *_* », « J’adore sa manière de parler ! », « C’est une garce, j’adore, au moins on s’amuse avec elle ! ». Pour travailler dans un établissement scolaire et pour être moi-même encore à la fac, croyez-moi sur parole, ce n’est pas une plaisanterie. J'entends vraiment ça. Regardez ces groupies qui s’identifient à leur « idole » (pauvre de nous…). C’est un amour passionnel dans ces moments là. Et puis, vient une nouvelle téléréalité , et le monde passe aux suivants. Alors, on crée encore une nouvelle téléréa avec des anciens qui ne veulent pas se faire oublier, et paf ! C’est reparti !

Il m’arrive de zapper dessus. Je ne vais pas prétendre le contraire. Ce n’est pas que j’aime, c’est que je me sens tellement intelligente dans ces moments là ! Et pourtant je ne me considère pas comme supérieure, pour moi je suis dans la moyenne. Mais là… J’ai entendu la semaine dernière un mec dire « Je suis tout seul tout ». C’est à se demander si pour rentrer dans ce genre d’émissions on vérifie que vous ne savez pas parler Français. Moi pas comprendre. Et je ne parle même pas des téléréas pour "rencontrer l'amour". Hum... Les regarder tous se prendre la tête pour des bêtises me fait mourir de rire, surtout quand je me pose la question du sérieux de la situation. Mais je crois que c’est généralement le cas. Et là, je désespère. ET LA JE ZAPPE SUR AUTRE CHOSE !

2 octobre 2013

Les études universitaires

Les études universitaires

« Mes plus belles années » « Profite, ça ne dure pas ». Pitié, frappez-moi si un jour je le sors à mes enfants. Non, je ne dis pas que c’est horrible. Je ne prétends pas affirmer que c’est faux, je n’en sais rien, je suis encore dedans. Mais quelle pression quand on entend ça ! Si elles se passent mal, ça veut dire que votre vie sera encore plus pourrie ? Là, je conseille dans ce cas là aux étudiants qui galèrent d’ouvrir la fenêtre et de sauter.

C’est quoi, être étudiant, en 2013 ?

Alors, vous avez plusieurs sortes d’étudiants. Le premier, c’est celui qui n’a pas de parents solvables. Il a alors une bourse pour laquelle il se bat. Cette bourse peut lui être retirée si un de ses parents a une augmentation d’un euro. Il doit aussi attendre que les papiers à sa fac soient faits pour en faire la demande (donc il est dans la mouise, administration quand tu nous tiens…), et prier pour qu’il n’y ait ni bug, ni perte de dossier, ni mauvaise foi… En gros, il doit s’appeler Gontran et non Donald (pour ceux qui ont du mal à comprendre la référence, ouvrez un Journal de Mickey.) Et après, il doit encore prier pour que la bourse n’ait pas de retard. Car si retard, pas d’argent. Si pas d’argent, bah… pas d’argent. C’est comme ça qu’on se retrouve à rire en lisant les VDM  de ces malchanceux. Pour les plus courageux (ou les plus fauchés), ils vont aussi bosser pour essayer de ne pas se retrouver à utiliser le 20 minutes comme PQ ou de ne pas rêver chaque nuit de pâtes premier prix à force d’en manger à tous les repas. A l’extrême inverse, on a ceux qui ont l’argent de pôpa-môman à haute dose. Ce sont les chanceux. Ils n’ont pas peur dès le 15 du mois (et encore, parfois c’est dès la première semaine), ils sortent comme ils le souhaitent (bah oui, ils n’ont pas peur de se payer un McDo, et parfois même un Japonais !), ils vont en boite, l’alcool coule à flots, bref, ils s’éclatent (au sens propre comme au sens figuré). Dans un autre style ils peuvent aussi se faire tous les musées du coin, passer leur temps dans les bibliothèques et rester dans leur bulle. Et puis il y a ceux qui sont à cheval entre les deux. Ceux-là… Bah en quelque sorte ce sont les exclus. Il suffit de pas grand-chose pour ne pas avoir le droit à la bourse. Ou ils sont trop fiers (ou trop cons selon les points de vue) pour dépendre entièrement des parents. Ceux là, ils n’ont pas le droit de recevoir de l’argent gratuitement, ça on l’a compris. Mais parfois ils n’ont pas le droit aussi de bosser, ou d’accéder à des jobs pratiques. Bah oui, ne réserver des boulots qu’aux boursiers qui reçoivent déjà de l’argent, c’est logique. Alors, ils vont se trouver des petits boulots à droite et à gauche. Oui, littéralement. Plusieurs, à des endroits opposés de préférence. C’est beaucoup plus drôle. Alors, entre la fac et les petits boulots, bah…  Adieu le samedi. Le dimanche ? Souvent pour bosser ses cours (enfin… En théorie, bah oui, un autre des problèmes de l’étudiant se révèle être la motivation). Mais cet étudiant peut parfois être chanceux dans son malheur. Au moins, il cotise (un peu) pour sa future retraite. Qui n’est pas prête d’arriver, mais bon, au moins il a de belles feuilles de paie avec de petits chiffres dessus.

Bon, sinon c’est quoi un étudiant ? Bon, c’est quand même parfois un chanceux. On met les questions d’argent de côté, de toute façon, vu ce que nous dit Pujadas, ce n’est pas demain que la galère sera terminée. Pas grave, on s’y fait (presque). Allez, l’étudiant a quand même la chance de pouvoir somnoler pendant les cours. Ou d’écrire un article sur son ordinateur en faisant croire au prof qui est juste devant son nez qu’il est extra sérieux puisqu’il écrit touuut le cours au mot près sans s’arrêter. Mais bon, au cas où je sois accusée d’incarner cet étudiant vraiment pas sérieux, de un je ne parlerai qu’en présence de mon avocat, de deux l’ordinateur permet d’ouvrir plusieurs pages de traitement de texte. Ouf, je suis sauvée. Bref, l’étudiant c’est aussi celui qui peut se poser dans l’herbe pour profiter du soleil, et de le justifier en « pas le choix, il n’y a pas de salle libre, je me sacrifie ». Oui, d’ailleurs, l’étudiant c’est l’incarnation du sacrifice. Il se sacrifie pour passer du temps à la Fnac pour « aller acheter des bouquins de cours ». Le passage aux rayons DVD et jeux est particulièrement involontaire, c’est sur le chemin. C’est aussi celui qui s’oblige parfois à aller se chercher un sandwich au Subway, bah oui, pas le temps de manger autre chose et trop de queue à la cafétéria. L’étudiant peut aussi accepter à contrecœur de sécher un cours pour faire visiter la ville à un autre étudiant qui ne connait pas le coin et qui se sent si seul. Ah oui, l’étudiant peut aussi se sacrifier pour faire une collocation avec des amis ou des inconnus, selon la préférence, et de s’éclater (je vous laisse deviner dans quel sens il faut le prendre celui-là) au quotidien selon les humeurs et les délires de chacun.

Plus sérieusement, l’étudiant c’est aussi celui qui voit les choses du bon côté généralement, et c’est peut-être pour ça que l’on dit que ce sont les plus belles années. Oui, l’argent est presque forcément un sujet qui fâche. Oui, parfois, on doit faire le choix entre survivre et avoir une vie privée. Mais bon, de là à dire que la vie est horrible, je ne compte pas encore sauter par la fenêtre personnellement. Je suis étudiante, et je n’ai pas besoin d’argent pour m’éclater. Il suffit de passer au Leader Price, de prendre autant de pizzas que de personnes, de se taper la honte avec le caissier-super-mignon qui entrevoit une sorte de pyjama party et qui le fait remarquer (belle déduction entre les pizzas et les filles qui révolutionnent le magasin et qui accompagnent même si on prétend le contraire), et après on met un Sing Disney, un Just Dance, ou encore un Mario Kart sur Wii et c’est bon, c’est parti pour plusieurs heures de cris, de délires, d’explosion d’oreilles… Parfois même, quand on est vraiment suicidaire, on invite un de ses boss des petits boulots, mais bon, là c’est un cas de folie grave chez l’étudiant, généralement résultante d’un emploi du temps un peu trop chargé.

Bref, tout ça pour dire que l’étudiant est souvent fauché, tiraillé entre ce qu’il devrait faire et ce qu’il fait vraiment (comme se lever ou non le matin) et souvent atteint d’une folie qu’il espère ne jamais perdre. Enfin bon… Ce dernier point est encore à discuter…

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1 octobre 2013

Pourquoi... Lire ?

Pourquoi... Lire ?

Après le "pourquoi écrire ?", voici sa résultante, le "pourquoi lire ?". Alors voici quelques raisons à compléter qui nous amènent à effectuer cette gymnastique des yeux et du cerveau...

1. Pour la culture (mais attention, elle est comme la confiture !)

2. Pour le plaisir des Belles Lettres

3. Pour voyager dans l'imaginaire (oui, je sais, c'est beau...)

4. Pour la beauté des mots

5. Parce que le matin et que le paquet de céréales est sous votre nez, tout ce que vous pouvez faire c'est lire les ingrédients, les jeux et la recette qui vous explique qu'avec du lait froid les céréales gardent tout leur croustillant.

6. Pour passer le temps.

7. Pour oublier les casse-pieds dans les transports en commun.

8. Pour réparer la machine à laver qui a inondé la cuisine à cause de la pièce de 5 centimes laissée dans la poche arrière gauche du pantalon du dimanche.

9. Pour connaître l'Histoire (avec un grand H)

10. Pour savoir comment s'appelle le dernier petit ami de Britney Aguilera qui a divorcé il y a 3 heures de Brad Cruise.

11. Pour rire

12. Pour vivre des aventures

13. Pour faire semblant de faire quelque chose d'intelligent.

14. Pour savoir parler en ancien français ou même en latin.

15. Pour pouvoir réussir la recette de la blanquette de veau de la grand-maman qu'elle a reçue elle-même de sa mère-grand.

 

Bon, si vous ne l'avez pas compris... J'ai faim. Et vous, pourquoi lisez-vous ?

1 octobre 2013

Pourquoi... Ecrire ce blog ?

Pourquoi... Ecrire ce blog ?

1. Parce que je fais ce que je veux.

2. Parce qu'écrire me manque

3. Parce que j'aime bien causer.

4. Parce qu'écrire c'est la vie. 

5. Parce que ça me manque d'avoir des nouvelles de personnes super gentilles qui me laissaient des commentaires. 

6. Parce que je pouette tous ceux qui me prennent pour une folle

7. Parce que certains trucs qui se passent dans l'actu ou au quotidien ne peuvent pas laisser indifférent

8. Parce que comme ça, vous pourrez encore me lire !

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Lau's (still) Writing
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